http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes_popups/FrontBalkans1915GF.html
En 1915, la Serbie, pourtant au cœur de l'intrigue quant au commencement de la Première Guerre mondiale,
est toujours maîtresse de l'intégralité de son territoire. Les
offensives autrichiennes d'août et novembre 1914 ont été d'humiliants
échecs pour l'empire des Habsbourg qui n'est pas parvenu à soumettre la
« vipère serbe ». L'écrasement de la Serbie devient alors pour les
empires centraux non seulement un impératif moral, mais aussi un
objectif stratégique de première importance. En effet, Allemands et
Autrichiens, déjà coupés de leur précieux allié ottoman, ont du mal à
acheminer du matériel militaire en Turquie
du fait de son isolement, d'autant plus qu'elle se trouve à cette
époque attaquée en son cœur, c’est-à-dire aux Dardanelles. De plus,
l'invasion de la Serbie permettra aux austro-allemands d'avoir la
Bulgarie à leurs côtés.
Le 6 octobre, l'offensive est lancée au Nord, et les Austro-Allemands prennent Belgrade le 9 septembre 1915.
Ils progressent alors vers le Sud tout en rencontrant une vive
résistance de la part des Serbes. Le 14, les Bulgares passent à
l'offensive. Leur 2e
armée progresse rapidement en Macédoine (Uskub est prise le 23), mais
la première s'oppose à l'armée serbe massée au centre du pays. Début
novembre, l'armée serbe, attaquée de tous côtés, se voit contrainte à la
retraite sous peine d'encerclement et de destruction (ce qui est le
plan de Mackensen). Putnik,
le général en chef des armées serbes, donne l'ordre de retraite vers le
Sud et espère forcer le passage face aux Bulgares vers Skopje. Mais la
tentative de retraite vers la Macédoine est un échec, de même que
l'expédition franco-britannique au Sud venue pour prêter main forte aux
Serbes. Putnik se voit alors contraint de diriger la retraite vers
l'Ouest, c'est-à-dire vers l'Albanie, dont le passage est gêné par
d'importantes montagnes déjà enneigées. La retraite se révèle alors
extrêmement difficile : les soldats harassés et affamés doivent passer
des cols à 2 500 mètres sous des températures extrêmes. Le roi Pierre Ier
suit le convoi à bord d'un char à bœufs. En décembre, les troupes
serbes atteignent les rivages de l'Adriatique occupés par leurs alliés
italiens. Ceux-ci évacuent une partie de l'armée serbe en bateau, de Durazzo à Corfou. L'autre partie est prise en charge, sous le feu des batteries allemandes, par la flotte française
(paquebots des Messageries Maritimes transformés en transports de
troupes), qui la transporte à Bizerte et ensuite en Corse. Les officiers
blessés seront soignés dans les hôpitaux français. L'Albanie se voit
ensuite occupée par les Autrichiens qui craignent un futur débordement
par l'Adriatique. Ce choix provoquera des tensions entre les deux
états-majors, car les Allemands avaient souhaité diriger l'offensive
vers Salonique.
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