dimanche 29 juin 2014

La bataille de la Marne

Si sur le plateau lorrain et dans les Vosges l'armée française arrête sa retraite dès le 23 août et arrive à tenir ses positions face aux attaques allemandes (bataille de la trouée de Charmes du 24 au 26 août), toutes les unités françaises et britanniques qui s'étaient avancées en Belgique battent en retraite à partir du soir du 23 août.
Depuis le 2 septembre le gouvernement s'est replié à Bordeaux

Le 2 septembre20, Joffre annonce à ses commandants d'armée son projet de rétablissement le long de la Seine et de l'Aube, y comptant s'y fortifier et recompléter les troupes (par des envois des dépôts) avant de passer à l'offensive. L'intervalle entre les 5e et 4e armées françaises est comblé dès le 29 août par l'envoi de huit divisions prélevées ailleurs, créant ainsi la 9e armée le 5 septembre ; l'intervalle entre la 5e armée et l'armée britannique est colmaté par deux divisions de cavalerie. Tous ces renforts arrivent par voies ferrées, utilisées comme rocade pour faire une manœuvre par les lignes intérieures21, ce qui permet le renforcement de l'aile gauche française : de 45 divisions le 23 août, elle passe à 57 le 6 septembre puis 70 le 9 septembre22.

Le 3 septembre, des aviateurs français découvrent que les colonnes de la Ire armée allemande infléchissent leur marche vers le sud-est et ne marchent donc plus droit sur Paris29. Ces aviateurs en avertissent un officier, qui se trouve être Alfred Dreyfus. Ce dernier les laisse avertir directement l'état-major malgré son grade supérieur30 ; l'information est confirmée par les reconnaissances de cavalerie le 4 au matin31.
Le 4, le gouverneur militaire de Paris, le général Galliéni, donne ordre à la 6e armée française (alors sous ses ordres) de se redéployer au nord-est de Paris et de marcher vers l'est entre l'Ourcq et la Marne, prenant ainsi l'initiative d'engager la bataille. Le commandant en chef Joffre, qui voulait attendre quelques jours de plus, est convaincu par une discussion par téléphone et donne ordre le 4 au soir à toutes les armées françaises de se préparer à faire front : « il convient de profiter de la situation aventurée de la Ire armée allemande pour concentrer sur elle les efforts des armées alliées d'extrême-gauche. Toutes dispositions seront prises dans la journée du 5 septembre en vue de partir à l'attaque le 6 »32. Le 5 au matin, cet ordre est complété par un deuxième destiné à la 3e armée qui « se couvrant vers le nord et le nord-est débouchera vers l'ouest pour attaquer le flanc gauche des forces ennemis qui marchent à l'ouest de l'Argonne »33.

Le coup d'arrêt de la Marne marque l'échec de la manœuvre allemande à travers la Belgique et le Nord de la France (surnommée « plan Schlieffen »). Mais, selon le mot du général Chambe, alors jeune officier de cavalerie, « ce fut une bataille gagnée mais une victoire perdue » : en effet, si les armées franco-britanniques mirent alors un terme à l'avancée irrésistible des armées allemandes commandées par Moltke, elles ne purent ou ne surent exploiter cet avantage en repoussant ces armées hors du territoire français. D'une part, les troupes françaises sont trop épuisées et affaiblies pour se lancer dans une poursuite. D'autre part, l'état-major allemand avait redéployé une partie de ses forces, envoyant de Lorraine plusieurs corps d'armée en renfort sur leur aile droite.
L'aile droite allemande s'arrête dès le 13 septembre, s'installant sur les rives de l'Aisne : les attaques françaises et britannique n'arrivent pas à les repousser lors de la bataille de l'Aisne et cette partie du front se stabilise en s'enterrant dans des tranchées.
Recherchant la décision par une série de tentatives mutuelles d'enveloppement vers l'ouest puis vers le nord, menant les belligérants jusqu'aux rives de la mer du Nord, lors de combats appelés la « course à la mer » (septembre à novembre 1914).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Qui êtes-vous ?

Francis LAURENT et Philippe BIOLLEY, membres de l'ANACR 26 "Amis de la Résistance"